Mon parcours

Je suis installé comme jardinier-paysagiste depuis 1999.
Je préfère le terme de jardinier à celui de paysagiste car d'une part, n'ayant aucun diplôme de paysagiste et bien que l'appellation ne soit pas protégée, j'ai des scrupules à revendiquer ce titre, d'autre part, je me reconnais bien dans le terme de jardinier tel que l'entend Gilles Clément, qui lui même paysagiste se définit comme jardinier : celui qui au quotidien travaille sur le vivant, qui pour un biotope donné doit faire le plus possible avec, le moins possible contre.

J'ai en revanche un long parcours universitaire, où a posteriori je trouve un fil conducteur - le rapport homme/nature.
Après une licence d'histoire en 1989, j'ai enchaîné sur une licence puis une maîtrise de géographie tropicale, la fac de Rouen et son Laboratoire d'Etude du Développement des Régions Arides demandant aux étudiants des recherches de terrain - l'appel du voyage.
C'est ainsi que j'ai rédigé un mémoire de maîtrise sur l'approvisionnement de la ville de Mindelo, en République du Cap-Vert.
Au cours du DEA de géographie d'aménagement du territoire qui a suivi, je me suis intéressé aux pressions anthropiques autour du parc national du W du Niger. Je ne me suis pas senti très à l'aise lors du séjour de terrain : à la périphérie d'un espace naturel mis sous cloche dans un pays pauvre, la population est forcément en position assiégeante, et je ne voyais pas très bien comment aller au-delà de ce constat.
La géographie enseignée en tant que science sociale, une approche personnelle des travaux d'Augustin Berque et de la notion d'écoumène (les espaces anthropisés), m'avaient déjà bien ouvert l'esprit. J'allais vers les milieux dans leurs rapports à l'homme.

Dans le même temps, en m'intéressant au Sommet de la Terre de Rio en 1992, j'avais entendu parler d'un vieux projet de parc National en Guyane, dans des territoires habités par les Amérindiens.
Je me suis alors engagé dans un DEA d'anthropologie sociale à L'EHESS, où j'ai découvert  l'ethnoscience, c'est à dire la science des classifications naturelles, en suivant un séminaire au Museum National d'Histoire Naturelle consacré aux modes d'appropriation et de socialisation de la nature. J'ai également découvert les travaux d'Haudricourt sur l'homme et les plantes cultivées et ai été dirigé dans mes recherches par Philippe Descola, qui fondait alors une anthropologie de la nature - ou comment dépasser notre clivage nature/culture en le mettant en perspective : L'homme et son environnement, leurs continuités et discontinuités, sont perçus chez nous dans une approche naturaliste, ailleurs au prisme du totémisme, de l'animisme et de l'analogisme.
J'ai eu la chance de passer un peu de temps avec les Wayana de Guyane, d'assister aux prémices difficiles de ce qui allait devenir le Parc amazonien de Guyane en 2007.

Au cours des années 1990, je découvris également les aménagements de Gilles Clément et ses écrits sur le jardin en mouvement, puis sur le jardin planétaire à la fin de cette décennie.
Maintenant que je suis installé, je m'intéresse à sa notion plus récente de tiers-paysage. A mes débuts, la lecture de l'ethnobotaniste Pierre Lieutaghi a également été fondamentale. Actuellement, c'est Arne Naes et sa notion de deep ecology, bâtie durant les années 1970-1980, qui m'occupe.

Pour apprendre le métier, j'ai pratiqué, lu, voyagé, m'intéressant aussi bien aux jardins de particuliers qu'aux parcs urbains, aux landes qu'aux friches industrielles.

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